Le collège

Il serait trop réducteur de dire que l’adolescence est le simple passage de l’enfance à l’âge adulte. C’est plutôt, comme l’indique E. Kestemberg, une discontinuité, une étape trouble : « on dit souvent que l’adolescent est à la fois un enfant et un adulte, mais il serait plus juste de dire qu’il n’est plus un enfant et n’est pas encore un adulte »
L’adolescence est une période de mutation, compliquée et parfois douloureuse, qui se caractérise par une grande vulnérabilité du jeune qui subit de grands bouleversements physiques et psychologiques.
C’est un âge où le jeune compare son moi réel et son moi idéalisé, à la source d’un déficit de son estime de lui-même
Il traverse des moments de doute où il est soucieux, se renferme, où il se s’isole, est distant voire agressif avec ses proches.
Cela peut être très déroutant pour le parent qui a l’impression de ne plus connaitre son enfant.
Son enfant, devenu adolescent, a « juste » besoin d’être compris et considéré, d’être soutenu, respecté dans sa singularité, d’être rassuré. Il a des besoins forts de sécurité, d’appartenance à une groupe de pairs, de pouvoir s’exprimer et communiquer, dans un environnement bienveillant, respectueux et coopératif.

Le collège, tel qu’il est aujourd’hui en France – uniforme, normatif, individualiste et sanctionnaire – a peu évolué au cours des dernières décennies, n’intégrant pas ou peu les profondes mutations que la société a vécu et les défis qu’elle rencontre.
Alors que certains adolescents s’y plaisent ou s’y sont adaptés, d’autres au contraire n’y trouvent pas d’intérêt et s’y ennuient, y sont en souffrance ou en échec scolaire. Pour ceux-là, une autre sorte d’école doit leur être proposée, plus adaptée à leur personnalité.